Auteur/autrice : gestionnaire

La pétition pour la modification de l’article 1074.2 C.c.Q a été un succès mais ce n’est pas terminé

La pétition pour la modification de l’article 1074.2 C.c.Q a été un succès mais ce n’est pas terminé

Au nom de l’Association Québécoise des Gestionnaires de Copropriétés (AQGC), nous désirons prendre quelques minutes afin de remercier tous ceux et celles qui se sont mobilisé(e)s afin de faire valoir nos opinions au sujet des indemnisations des copropriétaires lors des sinistres.

Notre pétition a recueilli plus de 9000 signatures et elle fait partie des 10 pétitions ayant recueilli le plus de signatures au Québec de janvier 2021 à aujourd’hui. Elle sera déposée prochainement par Me Marie-Claude Nichols, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’affaires municipales et en matière d’habitation, auprès du gouvernement. Votre engagement a fait toute la différence dans l’avancement de nos démarches.

Cependant, nous devons continuer à nous mobiliser jusqu’à l’application d’une solution durable. Bien que les gestionnaires soient aux premières loges pour observer les drames que causent les augmentations de frais de condo et cotisations spéciales qui découlent des sinistres, il n’en reste pas moins que ce sont tous les copropriétaires qui se retrouvent avec l’obligation d’autoassurer leur immeuble. De ce fait, les Syndicats de copropriété se retrouvent, on le répète, dans une situation précaire puisqu’ils doivent débourser des dizaines voire des centaines de milliers de dollars en lieu et place des vrais fautifs. 

Bien que la mission première de l’AQGC soit de promouvoir la standardisation de la gestion de copropriétés au Québec et d’assurer la qualité des prestations rendues par les gestionnaires, il est important de souligner que ces gestionnaires de copropriétés travaillent pour les Syndicats de copropriétés. Ainsi, il devient très difficile pour les gestionnaires de copropriétés d’administrer les budgets de ceux-ci et de gérer les sinistres alors que les Syndicats sont en insuffisance de fonds.  

Il faut donc revenir avec un système global d’assurance fonctionnel qui permet de rendre les gens à l’origine des sinistres imputables facilement sans entreprendre de longues et coûteuses poursuites toujours aux frais des copropriétaires. En amont, il serait profitable pour les deux parties de régler les problèmes dès la construction du bâtiment, car les assureurs des copropriétés sont tannés de payer pour la conséquence des déficiences et les copropriétaires n’en peuvent plus de payer pour les autres.

L’AQGC est d’avis que pour régler la situation de manière durable, il faut se concentrer sur les enjeux principaux, soit:

  • L’obligation d’une inspection obligatoire sur les chantiers de construction du Québec pour limiter les coûteuses déficiences dont sont affectés trop d’immeubles, dont moult vices cachés;
  • Une efficacité concrète des plans de garantie, ce qui implique de rendre les promoteurs imputables pour régler rapidement les vices et déficiences affectant l’immeuble, incluant les conséquences onéreuses de ceux-ci lorsque survient un sinistre, ce qui évitera aux syndicats de copropriété de longues et coûteuses procédures judiciaires;
  • La correction du libellé de l’article 1074.2 C.c.Q pour ramener la  »faute présumée » tel qu’il était permis par la déclaration de copropriété avant 2018. Ceci permettrait de régler plus facilement les sinistres causés par un bien ou un équipement dont un copropriétaire est légalement responsable ou par son fait ou le fait d’une personne dont il est responsable (famille, invité, locataire). En effet, depuis l’adoption de cet article, les Syndicats se voient forcés à renoncer à leur déclaration de copropriété et règlements d’immeuble.

Nous avons multiplié nos démarches auprès des médias et commencé à les sensibiliser aux enjeux et nous allons continuer à les informer de l’évolution de ce dossier. Nous en profitons pour vous partager cet article de Mathieu Dion, Radio-Canada qui vulgarise bien ce sujet somme toute complexe, vous trouverez le lien de l’article ci-dessous. 

Restez mobilisés, et continuez à partager nos publications sur vos réseaux sociaux et à nous transmettre les témoignages des situations que vous vivez sur le terrain qui pourront illustrer et rendre concrètes nos démarches. Nous vous laissons une liste d’article et de publications qui circulent en ce moment. N’hésitez pas à les partager à votre tour si ce n’est déjà fait.

AQGC – Communiqué de presse – Les copropriétaires n’en peuvent plus de payer

AQGC – News releases – Co-owners can no longer pay

ICI RADIO-CANADA – Condos et dégâts d’eau : quand les copropriétaires se transforment en assureurs

REMI NETWORK.COM – Quebec association urges condo insurance reform

LE LEZARD – Les copropriétaires n’en peuvent plus de payer

 

  – Association Québécoise des Gestionnaires de Copropriétés

Bulletin d’informations – Décembre 2021

Bulletin d’informations – Décembre 2021

L’année tire à sa fin et nous sommes heureux de vous faire parvenir notre dernier bulletin d’informations pour l’année 2021.

Notre année a été marquée, encore une fois, par la COVID-19 et par notre implication au niveau du gouvernement en lien avec l’article 1074.2 C.c.Q.

En effet, pour donner suite à notre séance de discussions au sujet des assurances, nous avons fait parvenir un mémoire ainsi qu’une pétition à Me Marie-Claude Nichols, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’habitation, qui a accepté de la déposer à l’Assemblée nationale.

Celle-ci aurait, le 8 décembre dernier, transmis au ministre des Finances, M. Éric Girard, un projet d’amendement à l’article 1074.2 C.c.Q.

Nous espérons que ces démarches amèneront le législateur à corriger cet article de loi.

En savoir plus

Encore une fois, nous vous invitons à faire parvenir la pétition à vos copropriétaires et clients afin d’amasser le plus de signatures possible avant le 8 février prochain.

De plus, en plus d’avoir échangé lors de séances de discussions, nous avons eu l’occasion de nous rencontrer lors de nos divers évènements. Nous sommes chanceux d’avoir cette énergie au sein de l’association et nous vous en remercions infiniment.

Lors des formations qui ont été tenues au courant de l’année, nous avons entendu vos commentaires et demandes. Ainsi, nous avons contacté plusieurs firmes et représentants afin de vous offrir plusieurs formations qui correspondent à vos besoins en tant que professionnels œuvrant dans le domaine de la copropriété.

Offertes gratuitement à nos membres, vous trouverez ci-dessous la planification des formations confirmées et prévues pour la prochaine année que vous pourrez immédiatement ajouter à votre calendrier.

Nous espérons que celles-ci pourront répondre à vos questions et vous aider dans votre quotidien. De plus, si vous avez des idées ou des besoins en termes de formations, nous vous invitons à nous en faire part par courriel à info@aqgc.org

Par la même occasion, nous en profitons pour vous souhaiter un excellent temps des fêtes et une très belle année 2022!

Communiqué de presse – Modification de l’article 1074.2 du Code civil du Québec relativement à l’indemnisation des sinistres en copropriété

Communiqué de presse

Modification de l’article 1074.2 du Code civil du Québec relativement à l’indemnisation des sinistres en copropriété

 

MONTRÉAL, le 11 nov. 2021 /CNW Telbec/ – L’article 1074.2 du Code civil du Québec (C.c.Q) est entré en vigueur le 13 décembre 2018.  Depuis, c’est tout un bordel en copropriété puisque les assureurs des copropriétaires refusent d’indemniser leurs assurés lorsqu’un sinistre émane de leur unité.  C’est donc la collectivité des copropriétaires qui se retrouve à payer pour les travaux de remise en état, avec très peu d’espoir d’être indemnisée par l’assureur du copropriétaire  »fautif ». 

Ce nouvel article du C.c.Q a fait perdre aux copropriétés leurs droits aux clauses de la déclaration de copropriété, laquelle prévoyait en quelque sorte une présomption de faute lorsqu’un sinistre émanait de l’unité d’un copropriétaire ou d’un de ses biens.  

Près de trois ans plus tard, l’expérience et la jurisprudence montrent que l’article 1074.2 C.c.Q semble avoir permis aux assureurs des copropriétaires de changer drastiquement leur position et leur attitude à l’égard des demandes de remboursement émanant de syndicats. En effet, leur nouvelle position commune, depuis le 13 décembre 2018, est que le syndicat doit démontrer la  »faute » de leur assuré. 

Bien que l’article ait été de nouveau modifié le 17 mars 2020, la nouvelle mouture semble avoir très peu changé le discours et la position des assureurs. En effet, les syndicats doivent toujours démontrer la  »faute ». De plus, il n’y a pas reconnaissance, entre autres, du lien de responsabilité entre un locataire et son propriétaire à l’égard du syndicat, ce qui rend presque impossible de recevoir une indemnisation de l’assureur. 

La nouvelle approche en assurance de copropriété que les syndicats subissent depuis décembre 2018 n’est pas viable à long terme, car le nouveau contexte ne tient ni plus, ni moins, le syndicat responsable de tout le bâtiment, incluant les parties privatives et leur contenu. Cela déresponsabilise les copropriétaires, locataires et occupants des unités tout en pénalisant injustement les copropriétaires prudents et respectueux des règles. 

Pétition 

Afin d’inciter le législateur à revoir la rédaction de l’article 1074.2 C.c.Q, l’AQGC invite les copropriétaires, administrateurs et toutes les parties intéressées à signer la pétition affichée sur le site de l’Assemblée nationale jusqu’au 8 février 2022.  Cette pétition sera ensuite déposée devant les députés par Me Marie-Claude Nichols, députée libérale et porte-parole officielle en matière d’habitation. 

Mémoire 

L’AQGC a également déposé à tous les députés en matière d’habitation et de finances publiques un mémoire expliquant les enjeux dans ce secteur et exposant des solutions qui pourraient rétablir l’équilibre dans le secteur de l’assurance en copropriété 

À propos de l’AQGC 

L’AQGC est l’association qui regroupe le plus grand nombre de gestionnaires de copropriétés au Québec et a pour but d’établir des standards de gestion de copropriété, de promouvoir la profession de gestionnaire de copropriétés ainsi que d’établir un cadre déontologique.  Pour plus d’information sur l’association, vous pouvez consulter son site web à AQGC.org

SOURCE AQGC

 

Communiqué rédigé par:
Mme Sylvie Bourassa, copropriétaire et administratrice
Mme Elise Beauchesne, gestionnaire de copropriété
Me Stefania Chianetta, avocate 

 

https://www.lelezard.com/communique-20098961.html 

Devrait-on exiger le passeport vaccinal dans les parties communes d’un immeuble ?

Devrait-on exiger le passeport vaccinal dans les parties communes d’un immeuble ?

Depuis le 1er septembre dernier, le passeport vaccinal a fait son entrée dans les restaurants, salle d’entraînement, salle de spectacle et pour la plupart des activités jugées non essentielles au Québec.


Est-ce que les Syndicats de copropriété sont tenus d’appliquer ces règles dans les immeubles ?

 

À défaut d’avoir le passeport vaccinal, est-ce qu’un copropriétaire pourrait se voir refuser l’accès à la salle d’entrainement de l’immeuble ?

 

Le comité prise de position et relations publiques de l’AQGC s’est penché sur la question.


Pour commencer, selon l’article 1056 du Code civil du Québec, afin d’adopter un nouveau règlement, celui-ci doit être en fonction de la destination de l’immeuble et ne peut restreindre les droits des copropriétaires. Ainsi, il serait difficile d’interdire l’accès aux salles communes d’un immeuble puisqu’ils sont la propriété de tous les copropriétaires.


Cependant, il est possible de modifier les règles d’accès aux parties communes. Voici donc nos recommandations :


      Toute personne souffrant de l’un ou des symptômes de la COVID-19 ne doit pas entrer dans la salle commune. Soit :  toux, fièvre, perte d’odorat, contact étroit avec une personne atteinte de la COVID ou durant un isolement dû à la COVID;

      Port du masque obligatoire dès l’entrée;

      Désinfection ou lavage des mains à l’entrée;

      Demander aux copropriétaires de respecter la distanciation sociale recommandée par la santé publique;

      Réduire au minimum le nombre de personnes autorisées dans une même salle afin d’observer le point précédent;

      Nettoyer avant et après les objets et équipements utilisés; et

      Seuls les résidents devraient avoir accès aux parties communes et aucun invité ne devrait être permis.


Pour finir, le passeport pourrait être obligatoire lors des assemblées, selon l’endroit où elle est tenue. Ainsi, nous vous rappelons que l’AQGC suggère fortement de favoriser les assemblées virtuelles afin de limiter la propagation du virus. Pour lire notre article de blogue à ce sujet : https://www.aqgc.org/covid-19/assemblee-generale-et-reunion-en-presentiel/



Le Comité prise de position et relations publiques
Pour l’Association Québécoise des Gestionnaires de Copropriétés

Si vous désirez faire parvenir une copie PDF de cet article à vos clients / Syndicats, voici le fichier: Devrait-on exiger le passeport vaccinal dans les parties communes d’un immeuble  

Assemblée générale et réunion en présentiel ?

Assemblée générale et réunion en présentiel ?

Depuis les dernières semaines, avec l’arrivée du variant Delta, le nombre de cas d’infection par la COVID-19 augmente à travers les provinces, malgré les excellents taux de vaccination.

Puisque le fait d’être vacciné n’empêche pas la contamination et la propagation, l’AQGC est d’avis qu’il faut continuer à limiter les contacts multiples avec des étrangers.

De plus, il pourrait être difficile pour un syndicat et son gestionnaire d’exiger le passeport vaccinal lors de la tenue d’une assemblée en présentiel et personne ne veut avoir à débattre des convictions de chacun sur ce sujet.

Nous vous rappelons que les présidents d’assemblées externes, les gestionnaires et le personnel de soutien font plusieurs assemblées par semaine et que de tenir celles-ci en présentiel pourrait être un risque réel de propagation du virus.

Puisque les plateformes d’assemblées virtuelles sont éprouvées et ont fait leurs preuves, nous recommandons donc de continuer avec celles-ci.

C’est peut-être le petit geste qui nous permettra à tous d’éviter le virus et de pouvoir continuer de nous rassembler en famille et entre amis.

Pour les personnes moins à l’aise avec les assemblées virtuelles et qui avaient bien hâte au retour des assemblées en personnes, nous devons leur rappeler qu’il est beaucoup plus prudent d’inviter un membre de leur famille ou un ami pour les aider avec la technologie lors d’une assemblée virtuelle que de se rassembler dans une salle avec l’ensemble de ses voisins, lesquels peuvent tous être un vecteur de propagation du virus, même s’ils sont vaccinés.

Association Québécoise des Gestionnaires de Copropriétés

Si vous désirez faire parvenir une copie PDF de cet article à vos clients / Syndicats, voici le fichier: Avis aux membres – Assemblée générale en présentiel

COVID-19 – L’AQGC aide les gestionnaires à limiter la propagation

COVID-19 – L’AQGC aide les gestionnaires à limiter la propagation

COVID-19 – L’AQGC aide les gestionnaires à limiter la propagation

L’AQGC est née notamment du désir des gestionnaires professionnels d’influencer positivement cette industrie et de faire rayonner leur profession auprès de la relève.

Dans le cadre du COVID-19, tous les gestionnaires travaillent très fort à informer leur clientèle sur les décisions qui ont dû être prises pour éviter la propagation du virus.

Dans un souci d’entraide, les gestionnaires se sont rassemblés (en collaboration avec des juristes) pour faire le point sur la situation afin de fournir à leurs membres et au public en général leurs points de vue.  L’AQGC est donc fière de produire ces 2 premiers documents officiels en lien avec COVID-19 :

LA VIE EN COPROPRIÉTÉ PENDANT LA PANDÉMIE :

PROCÉDURES LORS D’UN CAS CONFIRMÉ :

N’hésitez pas à les faire circuler.  Si vous êtes membre de l’AQGC, contactez-nous pour obtenir la version WORD au besoin.

Cordialement,

 

Elise Beauchesne, CPA, CA, Adm.A
Présidente du conseil
AQGC

Responsabilité et assurance: Survol de ce qui se fait dans les autres provinces et en France

Responsabilité et assurance: Survol de ce qui se fait dans les autres provinces et en France

Responsabilité et assurance: Survol de ce qui se fait dans les autres provinces et en France

Avant le 13 décembre dernier les choses étaient bien différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui, les occupants en copropriété étant tenus par défaut responsables des conséquences de leurs actions («responsabilité sans faute») . En des termes pratiques, les unités d’où émanaient un sinistre étaient contraintes de débourser (via leurs assurances)  pour les dommages causés aux autres unités privatives, et de rembourser jusqu’à concurrence de la franchise du syndicat pour les dégâts aux parties communes. En somme, le régime de la copropriété ne mutualisait pas les dommages auprès de la communauté de copropriétaires comme il le fait aujourd’hui.

Les conséquences pour un syndicat de copropriété de ce changement législatif sont principalement de trois ordres :

1) la déresponsabilisation potentielle des copropriétaires et/ou de leurs occupants en ce qui concerne leurs installations (notamment robinetterie, électroménager, chauffe-eau) ;

2) la confusion créée et la difficulté à être indemnisé par des assureurs qui se rejetteront la faute l’un l’autre ;

3) la position du syndicat qui devient de fait son propre assureur (tout du moins pour les dommages inférieurs à la franchise) et qui doit prendre les dispositions financières qui s’imposent pour se préparer à ces surcoûts (via des cotisations spéciales ou des hausses significatives à son budget opérationnel).  

Ainsi, nous avons jugé à propos de faire un tour d’horizon pour voir comment ça se passe ailleurs.  Nous avons choisi la Colombie-Britannique, l’Ontario, et la France, afin d’y examiner les options retenues par le législateur en matière de responsabilité civile. L’intérêt de la Colombie Britannique et de l’Ontario vient du fait que le marché de la copropriété y est plus « mature » qu’au Québec. Nous nous intéresserons ensuite au cas français, non seulement pour ses pratiques civilistes, mais aussi parce qu’en ce qui concerne le régime de la copropriété divise, le législateur québécois s’est largement inspiré de l’exemple outre-Atlantique.

La responsabilité civile dans d’autres juridictions

La Colombie Britannique

Le régime de la copropriété divise en Colombie Britannique est gouverné par le Strata Property Act et la question de l’assurance s’y trouve évoquée dans la neuvième partie : http://www.bclaws.ca/Recon/document/ID/freeside/98043_00.

Insurance deductible

158   (1) Subject to the regulations, the payment of an insurance deductible in respect of a claim on the strata corporation’s insurance is a common expense to be contributed to by means of strata fees calculated in accordance with section 99 (2) or 100 (1).

(2) Subsection (1) does not limit the capacity of the strata corporation to sue an owner in order to recover the deductible portion of an insurance claim if the owner is responsible for the loss or damage that gave rise to the claim.

La jurisprudence conforte d’ailleurs cette règle et nous précise que la convention entre copropriétaires (la « bylaw », soit l’équivalent de notre déclaration de copropriété en droit civil) est la source première pour déterminer les disposition applicables en matière de responsabilité civile :

The answer is typically found in the strata bylaws. In the leading case of Strata Corp. VR 2673 v. Comissiona, 2000 BCSC 1240, a unit owner’s toilet broke and the flooding damaged common property and other suites. The Strata Corporation sued the unit owner for the deductible amount of $25,000.00. The BC Supreme Court held that the right to sue is determined by the strata corporation bylaws, rules, and regulations, and examined those to see whether the Strata Corporation could indeed sue the owner for the deductible. In this case, one of the Strata Corporation’s rules provided that, “Any damage to common property caused by the negligence of the owner, occupants of his strata lot, or his guests, will be charged to the owner of the strata lot.” The court held this rule was good enough to allow the suit to proceed.

Some strata bylaws only allow the deductible to be charged to a unit owner if the owner was negligent or otherwise at fault for the damage. Other strata bylaws impose a form of “strict liability”, where the unit owner will be responsible for the damage regardless of whether they were at fault.

In the case of Mari v. OSP LMS 2835, 2007 BCSC 740, the Strata Corporation had a bylaw which stated: “The insurance deductible costs are the responsibility of the strata owner”. The court held that even though the owner had not been negligent, the Strata Corporation could recover its deductible from the owner of the unit from which the water originated, even if the owner was not negligent, reasoning that “The Legislature used the term ‘responsible for’ in s. 158(2) rather than terms such as ‘legally liable, liable, negligent’.[1]

En résumé : la situation actuelle en Colombie Britannique est donc comparable à celle qui prévalait au Québec avant la réforme du 13 décembre 2018.

L’Ontario

L’Ontario a adopté une position hybride entre l’ancien régime qui prédominait au Québec et le nouveau. La situation est rendue complexe dans la mesure où des nouvelles dispositions ont été adoptées mais pas encore ratifiées au sein de la loi gouvernant la copropriété divise en Ontario, soit le Condominium Act, 1998.

Pour faire court, les nouvelles dispositions en matière de responsabilité civile tiennent le syndicat responsable de l’ensemble de l’immeuble (tant les parties privatives que communes). Toutefois, les syndicats qui ont pris leur disposition avant le 1er juillet 2017 ont pu s’assurer de conserver le pouvoir, par simple vote majoritaire, de se retourner contre un copropriétaire à l’origine de dégâts aux parties communes pour en obtenir le montant de la franchise d’assurance[2]. Cela reste théoriquement possible aujourd’hui mais tout amendement à la convention (déclaration de copropriété) nécessite à présent 80% de l’assentiment de l’ensemble des copropriétaires (en pratique des niveaux élevés de majorités). 

En résumé : la situation par défaut en Ontario ressemble à la nouvelle réalité québécoise. Mais il existe toutefois une possibilité pour les syndicats de faire porter la responsabilité aux unités à l’origine d’un sinistre, tout du moins en ce qui concerne le montant de la franchise du syndicat, sous réserve de modifier la déclaration de copropriété avec des majorités élevées (80% des voix des copropriétaires).

La France

En France, le régime de la copropriété divise est gouverné par la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis, à laquelle il convient d’ajouter la loi n° 2014-366 du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (1) en ce qui concerne les enjeux d’assurance.

Comme nous le précise le site d’informations gouvernemental service-public.fr[3] :

Assurance de chaque copropriétaire

Chaque copropriétaire, qu’il soit occupant de son logement ou non, doit l’assurer au minimum en responsabilité civile. Cette assurance permet de couvrir le copropriétaire qui l’a souscrite, lorsqu’un sinistre a pris naissance dans son bien et a causé des dommages :

  • à des voisins ou des tiers (exemple : dégât des eaux),
  • aux occupants de son logement,
  • aux parties communes de l’immeuble.

Il convient de vérifier ces éléments dans son contrat ou de se renseigner auprès de sa compagnie d’assurance.

Assurance de la copropriété

L’immeuble en copropriété doit être assuré collectivement, au moins en ce qui concerne la responsabilité civile. L’assurance collective de la copropriété sert à indemniser les victimes des dégâts qui trouvent leur origine dans les parties communes de l’immeuble. Il s’agit par exemple de sinistres provoqués par :

  • les bâtiments (chute d’une tuile, glissade sur une marche d’escalier…)
  • ou une personne affectée au service de l’immeuble (gardien, par exemple).

En résumé : le contexte français est similaire à celui qui prévalait au Québec avant la réforme du 13 décembre 2018. Les copropriétaires restent en effet responsables de tout dommage ayant ‘pris naissance’ dans leur unité.

Conclusion

Dans les trois juridictions consultées, la situation est largement comparable au régime qui prévalait au Québec avant la réforme du Code civil du 13 décembre 2018. Il n’y a qu’en Ontario où des changements semblables au nouveau régime québécois ont pris place, avec possibilité toutefois d`y déroger. Le Québec fait donc figure de cavalier seul dans sa volonté de placer la plus grosse part de la responsabilité civile sur le dos du syndicat de copropriété, sans qu’il soit aisé d’y déroger (clause possiblement d’ordre public).

[1] FH&P Lawyers LLP, https://www.fhplawyers.com/blog/strata-and-owner-insurance-issues/
[2] Condo Adviser, Gowling WLG, http://condoadviser.ca/2017/04/major-changes-to-condo-insurance-and-repair-obligations/condo-law-blog-Ontario.
[3] Service-public.fr : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2027

Thème : Overlay par Kaira. Texte supplémentaire
Le Cap, Afrique du sud